L'actualité de la semaine du 16 mai

Retrouvez chaque semaine toute notre analyse de l'actualité du droit économique ! Décisions, arrêts et avis, français ou européens : nos experts vous livrent tout.

Publiée le 
18/10/2023
 

Aides d'Etat : aides destinées à remédier à une perturbation  grave de l'économie d'un État membre

La notion de  pouvoir de marché significatif au sens de l'encadrement temporaire des  mesures d’aide d’État visant à soutenir l’économie dans le contexte actuel de  la flambée de COVID-19 doit être considérée comme équivalente à celle de  position dominante en droit de la concurrence de sorte que la Commission doit  prendre en considération tous les facteurs pertinents relatifs tant aux  barrières à l'entrée et à l'expansion qu'aux parts de marché détenues par le  bénéficiaire et ses concurrents sur le marché concerné.

TUE, 10e ch. élargie, 10 mai 2023, n° T-34/21

 

Aides d'État : procédure de contrôle

Pour démontrer  qu'une mesure d'aide affecte substantiellement sa position concurrentielle,  il suffit que le requérant démontre que la décision attaquée l'atteint en  raison de qualités qui lui sont particulières sans avoir à apporter la preuve  que sa situation de fait se distingue de celle de toute autre personne.

TUE, 10e ch. élargie, 10 mai 2023, n° T-34/21

 

Pratiques commerciales trompeuses : champ d'application ratione personae

Le fait de pouvoir consommer un produit alimentaire sans risque pour sa santé est une qualité essentielle de ce produit et la présentation d'une information selon laquelle les produits proposés aux consommateurs contiennent des additifs nitrés associés directement à un risque de maladies mortelles relève bien d'une pratique commerciale susceptible d'être qualifiée de trompeuse, même s'il s'agit de produits fabriqués par un tiers.

CA Limoges, ch. soc., 13 avril 2023, n° 21/00929

 

Pratiques commerciales trompeuses : faute

L'existence d'une pétition demandant l'interdiction des nitrites ajoutés dans l'alimentation qui ne vise pas nommément et directement les produits vendus parla société plaignante et l'affichage de son lien dans l'application ne caractérisent ni un acte de dénigrement, ni un appel au boycott, ni une pratique commerciale déloyale.

CA Limoges, ch. soc., 13 avril 2023, n° 21/00929

 

Dénigrement : critique excessive

Dans le cadre d'une action présentée comme militante pour une  meilleure alimentation, le fait pour une application de procéder à une  notation des produits en fonction de trois critères, dont un seul se rapporte  aux nitrites, selon une pondération portée à la connaissance de  l'utilisateur, n'est pas dénigrant et relève de la liberté d'expression sur  un sujet d'intérêt général exempt de tout excès et reposant sur une base  factuelle suffisante.

CA Limoges, ch. soc., 13 avril 2023, n° 21/00929

 

Mesures conservatoires : atteinte à l'économie ou au secteur

Les pratiques dénoncées relatives à l’accès à l’écosystème de Meta sont de nature à porter une atteinte grave et immédiate au secteur de la vérification publicitaire indépendante, dans la mesure où elles conduisent à figer la structure oligopolistique du marché, d’autant plus qu’elles s’inscrivent dans un contexte d’ouverture prochaine dudit marché conformément au règlement 2022/1925 du 14septembre 2022 sur les marchés numériques ("Digital Markets Act").

ADLC, 4 mai 2023, n° 23-MC-01

 

Mesures conservatoires : atteinte à l'entreprise plaignante

Le refus d’accès aux partenariats “viewability” et “brand safety” opposé à l'entreprise plaignante qui la met dans l’incapacité de fournir ses services de vérification sur Meta est de nature à porter une atteinte grave à ses intérêts dans la mesure où, la privant d’un relais de croissance important, il est de nature à lui faire perdre ses clients actuels et pourrait conduire, avant la fin d’une instruction au fond, à son éviction du marché.

ADLC, 4 mai 2023, n° 23-MC-01

 

Mesures conservatoires : principe de proportionnalité

En vue de répondre à l'atteinte au secteur de la vérification  publicitaire et aux intérêts de la plaignante, il est nécessaire et  proportionné d'enjoindre à Meta de définir et rendre publics de nouveaux  critères d’accès et de maintien à ses partenariats “viewability” et “brand  safety” qui soient objectifs, transparents, non-discriminatoires et  proportionnés, que cette entreprise devra mettre en œuvre selon une procédure  transparente qui ne soit pas à sa seule initiative.

ADLC, 4 mai 2023, n° 23-MC-01

 

Sanctions civiles : préjudice

Le fait que certains agents et élus de la région aient participé  aux pratiques qui l'ont lésée n’est pas de nature à la priver de tout droit à  indemnité au titre du préjudice qu’elle a subi, mais seulement à exonérer les  entreprises en cause d’un tiers de leur responsabilité à l'égard de celle-ci.

CE, sect. du contentieux, 9 mai 2023, n° 451817

 

Sanctions civiles : action en réparation

Lorsque le préjudice de la personne publique résulte de  pratiques anticoncurrentielles auxquelles ses organes dirigeants ont  participé, de sorte qu’en raison de leur implication, elle n’a pu faire  valoir ses droits à réparation, la prescription ne peut courir qu’à compter  de la date à laquelle, après le remplacement de ceux-ci, les nouveaux organes  dirigeants, étrangers à la mise en œuvre des pratiques, ont acquis une  connaissance suffisamment certaine de leur étendue.

CE, sect. du contentieux, 9 mai 2023, n° 451817

 

Sanctions civiles : action en réparation

‍Lorsqu'aucune circonstance antérieure à la décision de  l'Autorité de la concurrence autre que l’implication d’élus et agents publics  dans la mise en œuvre de l’entente ne permet d’établir que la personne  publique aurait eu connaissance de manière suffisamment certaine de l’étendue  des pratiques anticoncurrentielles dont elle a été victime, la prescription  de son action en responsabilité ne peut commencer à courir qu’à compter de  cette date.

CE, sect. du contentieux, 9 mai 2023, n° 451710

 

Aides d'Etat : aides destinées à remédier à une perturbation  grave de l'économie d'un Etat membre


Dès lors que les aides octroyées au titre de l'encadrement  temporaire des mesures d’aide d’État visant à soutenir l’économie dans le  contexte actuel de la flambée de COVID-19 ont pour objectif d'assurer la  continuité opérationnelle des entreprises viables pendant la pandémie, les  engagements pris dans ce cadre doivent garantir qu'après l'octroi de l'aide,  le bénéficiaire ne deviendra pas plus puissant sur le marché qu'il ne l'était  avant la pandémie de Covid-19 et que l'exercice d'une concurrence effective soit  préservé.

TUE, 10e ch. élargie, 10 mai 2023, n° T-34/21

 

Aides d'Etat : aides destinées à remédier à une perturbation  grave de l'économie d'un Etat membre

Dès lors qu'un Etat membre n'est pas obligé de remédier à  l'intégralité d'une perturbation grave à son économie, des entreprises ne  peuvent se plaindre du montant insuffisant de l'aide accordée pour y remédier  efficacement.

TUE, 6e ch., 10 mai 2023, n° T-513/21

 

Aides d'Etat : aides destinées à remédier à une perturbation  grave de l'économie d'un Etat membre

La Commission méconnaît le paragraphe 49, c) de l'encadrement  temporaire des mesures d’aide d’État visant à soutenir l’économie dans le  contexte actuel de la flambée de COVID-19, qui dispose que pour être éligible  à une mesure de recapitalisation le bénéficiaire doit être dans l’incapacité  de se financer sur les marchés à des conditions abordables, en présumant que  le bénéficiaire était dans l’incapacité de se financer sur les marchés à de  telles conditions, sans tenir compte de tous les éléments pertinents.

TUE, 10e ch. élargie, 10 mai 2023, n° T-34/21

 

Aides d'Etat : procédure de contrôle

‍Le fait que les requérantes, ayant la qualité de grandes  entreprises, subissent un désavantage concurrentiel par rapport aux PME, ne  constitue pas une difficulté sérieuse obligeant la Commission à ouvrir une  procédure formelle d'examen, ces entreprises ne se trouvant pas dans une  situation juridique et factuelle comparable.

TUE, 6e ch., 10 mai 2023, n° T-513/21

 

Aides d'Etat : procédure de contrôle

L'illégalité constatée d'une mesure qui remet en cause la  compatibilité de l'aide d'Etat dans son ensemble avec le marché intérieur  est, à elle seule, de nature à fonder l'annulation totale de la décision de  la Commission.

TUE, 10e ch., 10 mai 2023, n° T-238/21

 

Aides d'Etat : procédure de contrôle

‍Si le Tribunal exerce un contrôle restreint sur les évaluations  complexes d'ordre économique et social de la Commission, il effectue un  contrôle plein sur les appréciations qui n'impliquent pas de telles  évaluations ou les questions de nature strictement juridique.

TUE, 10e ch. élargie, 10 mai 2023, n° T-34/21

 

Aides d'Etat : procédure de contrôle

‍La Commission ne saurait se départir des règles d'un encadrement  temporaire des aides d'Etat qu'elle s'est elle-même imposées, sous peine de  se voir sanctionner au titre d'une violation de principes généraux du droit,  tels que l'égalité de traitement ou la protection de la confiance légitime.

TUE, 10e ch. élargie, 10 mai 2023, n° T-34/21

 

Aides d'Etat : procédure de contrôle

‍Dès lors que le nombre d’opérateurs exclus du bénéfice d'un  régime d’aides qui s’applique à la quasi-totalité de l’économie d’un État  membre, peut potentiellement être illimité, l’obligation de motivation  incombant à la Commission ne va pas jusqu’à imposer à celle-ci d’examiner si  tous ou certains des opérateurs ainsi exclus se trouvent dans une situation  comparable à celle des bénéficiaires de l’aide et de justifier, le cas  échéant, l’exclusion de tous ces opérateurs du bénéfice de l’aide.

TUE, 6e ch., 10 mai 2023, n° T-102/21

 

Agents commerciaux : manquement à l'obligation légale de  non-concurrence

Le mandant, qui,  lors de la conclusion du contrat, a connaissance des relations entre l'agent  et un tiers mais n'en a pas tenu compte alors qu'il a expressément stipulé une interdiction de représentation de certains concurrents nommément  désignés, ne peut ultérieurement prétendre que la poursuite de ces relations constitue une faute grave.

CA Chambéry, ch. civ. sect. 1, 2 mai 2023, n° 21/00330

 

Agents commerciaux : indemnité biennale

L'agent  commercial qui n'a exercé pour le compte de son mandant que pendant une durée  relativement courte de trois ans ne peut prétendre à l'indemnité biennale.

CA Chambéry, ch. civ. sect. 1, 2 mai 2023, n° 21/00330

 

Agents commerciaux : organisation de l'activité future

La prise d'une  nouvelle représentation par l’agent après l'annonce du  non-renouvellement du contrat par le mandant ne peut constituer une faute  grave.

CA Chambéry, ch. civ. sect. 1, 2 mai 2023, n° 21/00330

 

Pratiques commerciales trompeuses : emphase

Le caractère  trompeur d'une pratique commerciale s'apprécie au regard de critères tels que  la fausseté des informations ou leur propension à induire le consommateur en  erreur, la mesure dans l'expression étant indifférente.

CA Limoges, ch. soc., 13 avril 2023, n° 21/00929

 

Pratiques commerciales trompeuses par omission :  caractéristiques principales du bien ou du service

La pratique  commerciale trompeuse par omission suppose la démonstration du caractère  substantiel de l'information omise ou présentée de façon peu claire ou inintelligible.

CA Limoges, ch. soc., 13 avril 2023, n° 21/00929

 

Pratiques commerciales déloyales : pratique commerciale  trompeuse par omission

La fourniture  par une application d'informations délivrées d'abord de manière synthétique  sur la page d'accueil du produit scanné, puis détaillée dans les différentes pages auxquelles l'utilisateur peut facilement accéder en cliquant sur le  lien, ne constitue pas une pratique commerciale trompeuse par omission dès  lors qu'eu égard aux caractéristiques de ladite application et aux  contraintes qui l’obligent à limiter les informations détaillées pour  conserver un minimum de lisibilité, le système des renvois immédiats proposés  à l'utilisateur vers l'ensemble des sources scientifiques et des avis rendus  par les autorités sanitaires démontre qu'elle ne lui dissimule pas d'informations substantielles.

CA Limoges, ch. soc., 13 avril 2023, n° 21/00929

 

Obligation de délivrance conforme : distinction entre  non-conformité et vice caché

A défaut de  clause relative à l'absence de pollution dans l'acte de vente,  l'inconstructibilité d'un terrain en raison de la présence d'hydrocarbures  constitue non pas un défaut de conformité, mais un vice caché de la chose  vendue.

CA Saint-Denis de la Réunion, ch. civ., 28 avril 2023, n° 21/02038

 

Garantie des vices cachés : défaut apparent ou dissimulé

Constituent des  vices apparents les fissures d'un carrelage, même recouvert de tapis, dès  lors que la vérification de l'état du sol relève de la vigilance normale attendue d'un acquéreur qui défend avec un minimum de diligence ses intérêts  dans un achat immobilier.

CA Pau, 1re ch., 2 mai 2023, n° 21/02652

 

Clauses de non-garantie : qualité du vendeur

En présence d'un  vice caché du système de chauffage qui rend l'installation impropre à son  usage par les acquéreurs, profanes en la matière, la clause de non-garantie figurant à l'acte de vente est inapplicable lorsque les vendeurs, également  profanes mais nécessairement informés du vice de leur système de chauffage  puisqu'ils en étaient les installateurs, se sont comportés comme des  professionnels de la construction.

CA Pau, 1re ch., 2 mai 2023, n° 21/02652

 

Clauses de non-garantie : mauvaise foi

En application  de la clause de non-garantie figurant à l'acte de vente du terrain en cause,  le vendeur intermédiaire n'est pas tenu envers le sous-acquéreur de la garantie des vices cachés, dès lors que, malgré la stipulation d’une clause  de pollution, le vendeur originaire ne lui a pas livré un terrain conforme à  sa destination, que lui-même l'a revendu deux mois plus tard sans être  conscient de l'absence de dépollution efficace et qu'ainsi, sa mauvaise foi n'est  pas établie.

CA Saint-Denis de la Réunion, ch. civ., 28 avril 2023, n° 21/02038

 

Responsabilité du fait des produits défectueux : défaut

Un produit ne  peut être considéré comme défectueux par le seul fait qu'un autre, plus  perfectionné, a été mis postérieurement en circulation.

CA Aix-en-Provence, ch. 1-1, 2 mai 2023, n° 22/12912

 

Responsabilité du fait des produits défectueux : défaut

En l'absence de  pièces de nature à corroborer les dires de l'expert amiable, qui a retenu le  caractère accidentel du sinistre et attribue sa cause probable à la diffusion du gaz entre le fond et la surface de la plaque de cuisson à la suite de  l'extinction d'un des feux, le seul fait que le verre de la plaque ait  explosé ne suffit pas à faire présumer l'existence d'un défaut de celui-ci, à  l'origine directe du dommage.

CA Aix-en-Provence, ch. 1-1, 2 mai 2023, n° 22/12912

 

Libre circulation des personnes et des services : principe du  traitement national

Même si, selon  leur libellé, les dispositions du Traité relatives à la liberté  d’établissement visent à assurer le bénéfice du traitement national dans  l’État membre d’accueil, elles s’opposent également à ce que l’État membre  d’origine entrave l’établissement dans un autre État membre de l’un de ses  ressortissants ou d’une société constituée en conformité avec sa législation.

CJUE, 1re ch., 11 mai 2023, n° C-407/22

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